Le chapitre a commencé par une petite fausse note. En raison d’un changement de programme, Mgr. Carballo, le secrétaire de la Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée, n’a pas pu être présent pour présider l’Eucharistie d’ouverture, qui a été reportée à 18 heures. En revanche, l’ouverture du chapitre général a eu lieu à 11 heures avec un discours d’ouverture du Supérieur général Fr. René Stockman. En outre, des accords pratiques ont été conclus pour le bon déroulement du chapitre. Vous pouvez lire ici le discours d’ouverture. Avec ce discours, le 23ème Chapitre général des Frères de la Charité a été officiellement déclaré ouvert.
Puisqu’en termes ecclésiastiques on fait toujours référence à la « célébration » d’un chapitre, les verres ont été remplis à 12h30 et les participants ont pu profiter d’une première rencontre. Pour certains c’était également une première introduction.
Tous les frères sont présents, sauf Fr. Adrian Hartotanojo, qui arrivera mardi matin tôt de Chine, à cause de problèmes avec son passeport international.
Des vœux sont venus de différentes parties du monde, avec la promesse de prier pour le succès du chapitre. Nous remercions les nombreux frères, membres associés et amis pour leur sympathie et pour leur prière.
Dans l’après-midi, le secrétaire du chapitre et les membres des différentes commissions ont été élus.
- Fr. Linus Packiyanather, le secrétaire général, a été élu secrétaire du chapitre général. Il sera assisté par deux membres du personnel du Généralat : Mr. Patrick De Pooter et Mr. Jos Leysen.
- La commission qui doit faire une évaluation du rapport du supérieur général et de son conseil, est composée de : Fr. Luc Van Dyck, Fr. Martin De Porres et Fr. Déogratias Rwabudandi.
- La commission qui doit faire une évaluation du rapport de l’économe général et de ses services, est composée de : Fr. Alfred Hassett, Fr. Gerard Simpamagaye et Fr. Charles Nkubili.
- La commission capitulaire qui entre en fonction à partir de la deuxième semaine du chapitre – au moment où le chapitre d’affaires commence – est composée d’un représentant de chaque province : Fr. Luc Van Dyck pour l’Europe, Fr. Martin De Porres pour l’Asie, Fr. Jimi Huayta-Rivera pour l’Amérique et Fr. Hippolyte Manirakiza pour l’Afrique.
- Pour le chapitre d’affaires, trois modérateurs ont également été élus, qui alterneront les modérations des réunions : Fr. John Fitzgerald, Fr. Jimi Huayta-Rivera et Fr. Donatien Matala.
Le premier jour s’est terminé par la célébration eucharistique présidée de Mgr. Carballo, secrétaire de la Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée. Dans son homélie très appréciée, il a expliqué six mots qui sont très importants pour la vie consacrée aujourd’hui : la prophétie et la mémoire, la passion et l’Évangile, l’espérance et la joie.
Dans la vie consacrée, on entre dans une longue tradition, et pour cela il faut être reconnaissant. Il s’agit toujours de garder vivante la pensée au passé : la pensée de notre propre vocation et la pensée de notre charisme.
Mais ce retour à l’origine, au passé, ne doit pas être un événement stérile, mais plutôt fructueux afin d’expérimenter le présent avec plus de ferveur, de manière vraiment prophétique. Il nous faut relier le retour à nos sources, dont Vatican II a parlé, à « l’aggiornamento » (la mise à jour). Après tout, il s’agit de se souvenir de Jésus et de réaliser son mode de vie dans nos propres vies : Jésus pauvre, chaste et obéissant. L’exemple de notre fondateur, sa sainteté et sa créativité peuvent aussi nous inspirer en permanence. En ceci nous serons prophétiques ou nous ne le serons pas.
Nous avons à mener la vie consacrée avec passion. Nous ne pouvons suivre Jésus que de manière fervente. Le plus grand danger pour la vie consacrée est la routine, la fatigue et la rationalisation. L’Évangile ne peut jamais être réduit à une idéologie et le Christ certainement pas à une idée. Lorsque nous suivons le Christ en tant que Personne vivante, l’Évangile peut devenir un véritable vade-mecum pour nous, une règle de vie. À nous d’amener Jésus et son Évangile dans le monde de manière vivante.
Et finalement, notre vie doit être axée sur l’espérance et rayonner de joie. Parfois nous souffrons du manque de vocations, du nombre décroissant de membres, des difficultés que nous rencontrons dans l’apostolat. C’est comme si nous étions en hiver. Mais l’hiver est nécessaire pour faire germer une nouvelle vie, d’abord dans le secret, pour émerger ensuite au printemps. Nous traversons peut-être cet hiver maintenant, mais nous devons continuer à espérer que le printemps arrivera à nouveau.
La foi aussi donne la vraie joie dans nos vies. Nous ne pouvons pas, comme Marie-Madeleine, essayer de retenir le Jésus visible, de nous perdre dans ce qui est tangible et démontrable. La foi nous demande de faire ce saut dans le noir, de lâcher le visible et la certitude afin de nous ouvrir à ce qui est essentiel. Et c’est là que nous pouvons trouver notre vraie joie.
Les Frères de la Charité doivent exceller dans la fraternité et la charité. La fraternité peut être vécue au cours de ce chapitre en dialogue les uns avec les autres, toujours en quête d’unité. Et la charité doit rester le vrai visage avec lequel nous allons vers les autres : les pauvres, les malades, ceux que nous voulons servir d’une manière attentionnée et aimante.
Mgr. Carballo a terminé avec les salutations du Saint-Père le Pape qu’il venait de rencontrer et de qui il avait reçu la bénédiction apostolique pour notre Chapitre.